Si on m’avait dit que, dans le cadre de mon
emploi, j’aurai un jour à participer à un Pow Wow, je ne suis pas sûre que je
l’aurais cru. Pourtant c’est de là que j’arrive et c’est pourquoi je post cet
update très tard. Je voulais partager à tout prix l’expérience que je viens de
vivre qui, en quelque part, a été une grande leçon d’humilité pour bien des
gens présents, surtout moi-même.
Dans le cadre des célébrations de 250e
de la communauté rurale de Cocagne, le Groupe de Développement Durable a tenu à
organiser un événement sans précédent. Aujourd’hui a eu lieu le tout premier
Pow Wow d’amitié Acadiens-Mi’kmaw, événement qui deviendra un rendez-vous
annuel fort du succès de sa première édition. J’y suis allée avec mon kiosque,
de reculons je dois l’admettre, pour que la CSR Kent fasse acte de présence à l’événement.
Je n’avais entendu que des bonnes choses par les gens qui avaient un jour pris
part à un Pow Wow des Premières Nations alors j’étais quand même intriguée par
la découverte que j’allais y faire. Oh boy je n’ai pas été déçue!

La première chose que j’ai remarqué en
arrivant, ce sont les costumes traditionnels aux couleurs vives et aux motifs
extravagants. Quelle fierté dont font preuve ces gens. J’en connais plusieurs
qui n’auraient pas oser se promener en public vêtus de la sorte car ils
auraient obtenu bien trop d’attention. La majorité de ces costumes ont été fait
à la main sur de longues périodes de temps. Le fruit d’un dur labeur qui
démontre la détermination des peuples natifs face à leur culture. On se dit
fiers Acadiens parce qu’on fait voler un drapeau bleu-blanc-rouge et qu’on
cogne des chaudrons une fois l’an… On a beaucoup à apprendre! Les petits
détails que chaque individu y a mis, allant jusqu’au son qui se produit lorsqu’ils
marchent ou dansent, c’est pratiquement inimaginable jusqu’à ce que tu le voies
de tes propres yeux. Ça valait la peine d’être présent avant même que les
cérémonies commencent ne serait-ce que pour voir ces œuvres d’art.

Durant les cérémonies d’ouverture, le maître de
cérémonie nous expliquait chacune des étapes dont nous étions témoins question
de rendre l’expérience enrichissante pour tous. Les grass dancers ont préparer le terrain pour la grande entrée des
dignitaires, processus qui servait autrefois à écraser l’herbe haute – On n’a
pas toujours eu des tondeuses – mais qui sert aussi à bénir le sol. Par la
suite, les vétérans ont entamé la procession, suivis des porteurs de drapeaux, des membres de la GRC, les invités distingués et tous les danseurs. Il y avait
quelque chose de merveilleux à voir tous ces drapeaux flotter ensemble. Par la
suite, deux danses suivirent durant lesquels on demandait de ne prendre aucune
photo ou vidéo. Celles-ci avaient pour but de rendre hommage aux aînés, aux
membres des forces policières ainsi qu’aux vétérans. La deuxième danse était
pour honorer la mémoire de nos proches défunts. Quelle beauté de voir tous les
gens dans le public respecter la consigne.
Étrangement, tout au long de ces danses, des aigles volaient au-dessus du site.
C’était comme un signe quasi-divin. Je n’ai pas trop tendance à croire en ces « signes »
mais c’est quand même venu me chercher d’une drôle de façon. Évidemment,
suivant la consigne, je n’ai pas de photos pour démontrer tout ceci. Enfin, les
dernières danses avant que je sois retournée à mon kiosque invitaient les
différentes nations à danser ensemble. Ce que ça veut dire concrètement? Eh
oui! J’ai bel et bien pris part à trois danses autochtones sans même avoir
hésité pour une seconde. Ça m’a permis de lâcher mon fou un peu et de me
dégourdir et réveiller avant de me réinstaller à l’ombre sous ma tente. Malheureusement, la batterie de mon cellulaire m'a lâché avant que je puisse prendre une photo de mes exploits dans le bain de foule!
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Les Grass Dancers |
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L'entrée des drapeaux |
Les Premières Nations ont un respect immense
pour leurs aînés et la jeunesse est leur raison d’être. Si seulement la société
dans laquelle nous vivons était ouverte à apprendre de leurs visions des
choses. On traite trop souvent nos aînés comme des indésirables et tout ce qu’on
a à dire sur la jeunesse c’est qu’ils l’ont facile et ne savent pas vivre. Les
discours et rites dont j’ai été témoin cet après-midi portaient sur apprendre
de notre passé et du vécu de nos parents et grand-parents tout en misant sur
les futures générations qui ont tant à nous offrir et à gagner en nous
côtoyant. Ils ont offert des prières au Créateur le remerciant pour tout ce que
nous avons le privilège d’avoir devant nous et que nous prenons pour acquis :
de la terre fertile, de l’eau potable, des ressources, 4 saisons distinctes, de
la nourriture, des amis, de la famille, l’amour et la santé. Je n’oserais
jamais croire que toutes les personnes qui étaient présentes furent toucher
aussi profondément que moi par ces danses, chants, témoignages et hommages,
mais j’espère qu’ils en soient ressortis au moins un peu plus ouvert à en
apprendre davantage sur les cultures que nous côtoyons. Je ne mentirai pas, j’ai
eu le motton à plusieurs reprises!

Si cet événement revient l’an prochaine, je
vais définitivement faire un exprès pour y prendre part à nouveau!
Shotgun Godin