Des fois, on rencontre des gens qui transforment notre façon
d’être et de voir le monde. En faisant de la suppléance, j’ai eu la chance
d’assister à de nombreux spectacles et conférences. Le mercredi 3 décembre,
j’ai eu la grande chance d’assister à une conférence donnée par Samia Shariff.
Cette femme a vécu l’enfer mais a le courage de se faire entendre que ce soit à
l’oral durant ses présentations, à l’écrit par ses romans ou en ayant accepté
le titre de marraine du mouvement contre le mariage d’enfants au sein
d’amnistie internationale Canada. Son message est fort et mérite d’être
entendu!
Sa présentation début par un court texte qui explique le
climat de terreur que vivent les gens victimes de violence conjugale et/ou
familiale. Elle lit ces lignes en pensant chaque mot, s’assurant qu’ils aient
l’effet désiré. Puis elle se met à parler de son enfance. Elle ne fait pas de
lien directement entre le texte et sa vie, tous sont capables de le faire par
eux-mêmes. Le début est simple et naïf : Elle nous explique comment elle
est née d’une famille très bien nantie pour ne pas dire riche qui habite la
France mais qui sont d’origine algérienne. Petite fille, elle amassait les sous
qui trainaient dans une tirelire comme bien d’autres enfants le feraient. C’est
lorsqu’elle nous annonce ce qu’elle souhaite s’acheter que sa réalité nous
frappe. Elle répond la même chose à tous les gens qui lui demande ce qu’elle
veut s’acheter avec ces sous : un pénis! Elle était convaincue étant jeune
que c’était possible de s’en procurer un de cette façon à cause de la manière
que sa mère lui parlait. Lorsqu’elle voulait sortir, jouer avec ses frères, sa
mère lui répondait toujours : « On s’en reparlera quand tu auras un
pénis. » Ça donne déjà un aperçu de leur façon de penser. Lorsqu’elle a eu
7 ans, ses parents sont retournés vivre en Algérie car la France leur semblait
trop dangereuse pour le bon développement de leur fille. Ils ont des mœurs bien
trop étranges et Samia avait beaucoup trop de chance de développer un esprit
critique et/ou de s’émanciper en tant que femme.
Par la suite, elle nous parla de son premier mariage. À
l’âge de 15 ans, elle fut offerte à un homme qu’elle n’avait rencontré qu’une
seule fois le temps de lui servir un café. Elle raconte les abus, la peur les
menaces. Elle explique comment son premier né lui a été arraché des bras pour
que sa propre mère s’en occupe. Son mari la considérait trop bébé pour élevé un
homme. Plus tard, ses deux filles ne lui
ont pas été enlevées elles. Ce ne sont que des filles de toute façon! Elles ont
donc vécu ensemble les années qui suivirent et ne furent pas meilleure. Elles
en sont venues à se protéger entre elles. Un soir, Samia a refusé de donner la
maison (qui avait été acheté par son père) à son mari et celui-ci à chercher à
l’étouffer avec un oreiller. Sa fille aînée lui a sauvé la vie alors qu’elle a
entendu les bruits, est courue à la cuisine et revenu dans la chambre de ses
parents pour porter un couteau à la gorge de son père. Elle nous a assuré que
ce n’étais malheureusement pas fini là mais, par manque de temps, a dû nous
laisser sur notre faim en nous invitant à découvrir la suite dans son roman « Le
voile de la peur ». (Elle est quand même vendeuse!)
La dernière partie de la présentation avait pour but de nous
informer sur la réalité qu’est le mariage d’enfants. Avec photos à l’appui,
elle nous a présenté des cas réels d’enfants d’à peine 10 ans qui mariait des
hommes dans leur mi-vingtaine. Un cas était horrifiant alors qu’une jeune fille
de 11 ans je crois était mariée à un homme âgé de plus de 70 ans!! La plus
touchante des photos était celle d’une fille de 13-14 ans et ses trois enfants.
Samia nous a expliqué comment elle était décédée quelques mois après que cette
photo avait été prise suite à des complications durant un accouchement
difficile. Ce qui était le plus écœurant dans tout cela, c’est que les hommes n’avaient
aucune honte. Ils étaient contents qu’on les prenne en photo avec leur femme.
Si marier une fille de 9 ans est tout à fait normal pour eux, il est où le vrai
problème? C’est plus que des cas isolés, ce sont des problèmes de société et de
culture! C’est important de savoir que de telle pratique existe et comme c’est
rassurant de savoir que des organismes agissent pour faire en sorte que ces
comportements cessent.
Samia m’a coupé le souffle à plusieurs reprises durant sa
conférence. J’ai parlé avec les finissants qui avaient entrepris les démarches
pour qu’elle visite leur école et ils ont confirmé ce que je savais déjà à ce
point là : Ses romans ont le même effet sur ses lecteurs. Je n’ai dont pas
hésité lorsque j’ai su qu’il était possible de se procurer ses livres le
jour-même. J’ai commandé ses deux romans : « Le voile de la peur »
et « Les femmes de la honte ». Je les recevrai sous le format d’un
coffret et ils seront dédicacés. Un beau cadeau à moi de moi juste avant les
fêtes!
Shotgun Godin
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