Tuesday 9 December 2014

On l'a vraiment facile!

Des fois, on rencontre des gens qui transforment notre façon d’être et de voir le monde. En faisant de la suppléance, j’ai eu la chance d’assister à de nombreux spectacles et conférences. Le mercredi 3 décembre, j’ai eu la grande chance d’assister à une conférence donnée par Samia Shariff. Cette femme a vécu l’enfer mais a le courage de se faire entendre que ce soit à l’oral durant ses présentations, à l’écrit par ses romans ou en ayant accepté le titre de marraine du mouvement contre le mariage d’enfants au sein d’amnistie internationale Canada. Son message est fort et mérite d’être entendu!



Sa présentation début par un court texte qui explique le climat de terreur que vivent les gens victimes de violence conjugale et/ou familiale. Elle lit ces lignes en pensant chaque mot, s’assurant qu’ils aient l’effet désiré. Puis elle se met à parler de son enfance. Elle ne fait pas de lien directement entre le texte et sa vie, tous sont capables de le faire par eux-mêmes. Le début est simple et naïf : Elle nous explique comment elle est née d’une famille très bien nantie pour ne pas dire riche qui habite la France mais qui sont d’origine algérienne. Petite fille, elle amassait les sous qui trainaient dans une tirelire comme bien d’autres enfants le feraient. C’est lorsqu’elle nous annonce ce qu’elle souhaite s’acheter que sa réalité nous frappe. Elle répond la même chose à tous les gens qui lui demande ce qu’elle veut s’acheter avec ces sous : un pénis! Elle était convaincue étant jeune que c’était possible de s’en procurer un de cette façon à cause de la manière que sa mère lui parlait. Lorsqu’elle voulait sortir, jouer avec ses frères, sa mère lui répondait toujours : « On s’en reparlera quand tu auras un pénis. » Ça donne déjà un aperçu de leur façon de penser. Lorsqu’elle a eu 7 ans, ses parents sont retournés vivre en Algérie car la France leur semblait trop dangereuse pour le bon développement de leur fille. Ils ont des mœurs bien trop étranges et Samia avait beaucoup trop de chance de développer un esprit critique et/ou de s’émanciper en tant que femme.

Par la suite, elle nous parla de son premier mariage. À l’âge de 15 ans, elle fut offerte à un homme qu’elle n’avait rencontré qu’une seule fois le temps de lui servir un café. Elle raconte les abus, la peur les menaces. Elle explique comment son premier né lui a été arraché des bras pour que sa propre mère s’en occupe. Son mari la considérait trop bébé pour élevé un homme.  Plus tard, ses deux filles ne lui ont pas été enlevées elles. Ce ne sont que des filles de toute façon! Elles ont donc vécu ensemble les années qui suivirent et ne furent pas meilleure. Elles en sont venues à se protéger entre elles. Un soir, Samia a refusé de donner la maison (qui avait été acheté par son père) à son mari et celui-ci à chercher à l’étouffer avec un oreiller. Sa fille aînée lui a sauvé la vie alors qu’elle a entendu les bruits, est courue à la cuisine et revenu dans la chambre de ses parents pour porter un couteau à la gorge de son père. Elle nous a assuré que ce n’étais malheureusement pas fini là mais, par manque de temps, a dû nous laisser sur notre faim en nous invitant à découvrir la suite dans son roman « Le voile de la peur ». (Elle est quand même vendeuse!)



La dernière partie de la présentation avait pour but de nous informer sur la réalité qu’est le mariage d’enfants. Avec photos à l’appui, elle nous a présenté des cas réels d’enfants d’à peine 10 ans qui mariait des hommes dans leur mi-vingtaine. Un cas était horrifiant alors qu’une jeune fille de 11 ans je crois était mariée à un homme âgé de plus de 70 ans!! La plus touchante des photos était celle d’une fille de 13-14 ans et ses trois enfants. Samia nous a expliqué comment elle était décédée quelques mois après que cette photo avait été prise suite à des complications durant un accouchement difficile. Ce qui était le plus écœurant dans tout cela, c’est que les hommes n’avaient aucune honte. Ils étaient contents qu’on les prenne en photo avec leur femme. Si marier une fille de 9 ans est tout à fait normal pour eux, il est où le vrai problème? C’est plus que des cas isolés, ce sont des problèmes de société et de culture! C’est important de savoir que de telle pratique existe et comme c’est rassurant de savoir que des organismes agissent pour faire en sorte que ces comportements cessent.

Samia m’a coupé le souffle à plusieurs reprises durant sa conférence. J’ai parlé avec les finissants qui avaient entrepris les démarches pour qu’elle visite leur école et ils ont confirmé ce que je savais déjà à ce point là : Ses romans ont le même effet sur ses lecteurs. Je n’ai dont pas hésité lorsque j’ai su qu’il était possible de se procurer ses livres le jour-même. J’ai commandé ses deux romans : « Le voile de la peur » et « Les femmes de la honte ». Je les recevrai sous le format d’un coffret et ils seront dédicacés. Un beau cadeau à moi de moi juste avant les fêtes!

Shotgun Godin

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